GRAND PARIS
Chargé du dossier sur le “Grand Paris” à l’UMP, j’ai signé hier sur le site du quotidien “Le Monde” une tribune avec deux autres parlementaires.
“Le Grand Paris, notre avenir
L’événement est passé quasiment inaperçu. En 2007, un rapport de l’ONU-Habitat révélait que la population mondiale est désormais majoritairement citadine. Deux ans plus tard, le même organisme tirait la sonnette d’alarme et appelait à relever les défis nouveaux engendrés par cette situation inédite. Il insistait tout particulièrement sur l’urgente nécessité de revoir nos systèmes de planification urbaine existants afin qu’ils coïncident avec les objectifs propres à une urbanisation durable.
Ce développement sans précédent des villes aux quatre coins du monde ne va pas sans poser de sérieux problèmes, en effet : inégalités territoriales, manque de logements et de moyens de transports adaptés, insuffisante prise en compte des problématiques environnementales. La question de la ville est ainsi devenue l’un des enjeux majeurs de notre siècle. Elle ne saurait être négligée par les responsables politiques puisque c’est en leur sein qu’une bonne partie du destin de l’humanité se joue. C’est aussi à l’aune de notre capacité à faire face à cette situation nouvelle que les générations futures nous jugeront.
Dans ce contexte, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a justement choisi de lancer le chantier du Grand Paris. Parce que Paris et la région capitale n’échappent pas au sort que connaissent les villes partout ailleurs, il était temps que ce dossier fasse l’objet d’une attention particulière. La région capitale a trop longtemps souffert d’une politique du fil de l’eau. A la logique du morcellement administratif, il fallait substituer une vision pour la métropole et des décisions propres à répondre aux défis auxquels elle est confrontée. Tel était l’enjeu du discours de Chaillot du 29 avril 2009.
Force est de constater que le chemin parcouru depuis est considérable. La loi portant sur l’avenir de la région a été définitivement adoptée par le Parlement. La Société du Grand Paris sera prochainement mise en place. Les études préparatoires à l’aménagement d’un métro circulaire et performant reliant les bassins économiques et de population vont pouvoir commencer. Surtout, les mentalités ont fini par évoluer. On entend moins les cris d’orfraie de ceux qui, jaloux de leurs prérogatives, présentaient ce projet comme une machine de guerre contre les collectivités territoriales d’Ile-de-France.
Jean-Paul Huchon et Bertrand Delanoë ont fini par ranger leurs pudeurs au vestiaire et par accepter de discuter avec le président de la République de l’avenir du Grand Paris. Quelle plus belle manière de reconnaître la pertinence de la démarche initiée un an plus tôt ? Le bon sens a manifestement fini par cheminer. Les clivages ont commencé à s’estomper. L’idée que l’avenir du Grand Paris vaut mieux que de petites querelles politiciennes a peu à peu gagné en force. Le chantier ne fait que débuter. Mais l’essentiel est acquis : chacun a compris les avantages d’une gestion cohérente et d’une vision d’ensemble de la métropole.
Il reste maintenant à donner corps à ce projet. L’enjeu est de taille. Il s’agit ni plus ni moins de dessiner les lignes d’un nouveau modèle de développement urbain. Il faudra pour cela cesser d’opposer le défi du rayonnement international et celui de l’amélioration de la qualité de vie. Au cours des dernières décennies, la région capitale a perdu sur ces deux tableaux. C’est dire que l’un ne se conçoit pas sans l’autre. Ils devront être pensés ensemble, loin de tout a priori idéologique.
Nous ne construirons pas la ville du XXIème siècle en restant empêtrés dans les dogmes du XXème. Qui peut imaginer en effet que nous atteindrons nos ambitions écologiques, économiques et sociales si nous ne contribuons pas, d’un même mouvement, à faire de la région capitale l’une des grandes puissances économiques du monde ? Cela suppose des infrastructures modernisées, une recherche structurée autour de pôles de compétitivité possédant une identité et une image fortes, un enseignement supérieur performant pour faire de notre métropole un exemple de développement.
C’est ainsi que nous gagnerons sur le terrain de la compétitivité économique comme sur celui de la vie quotidienne. Pour cela, nous assumons que Paris Métropole puisse être un lieu de décision pour porter de nouveaux projets du Grand Paris. C’est ce défi-là qu’il s’agit de relever. Dans un ouvrage récent, Jacques Attali affirmait que “la ville est le seul être vivant capable de rajeunir vraiment”. Le Grand Paris peut nous donner l’occasion de le démontrer.”