Devoir de mémoire
Mercredi dernier, comme chaque année, je me suis rendu à Chevilly-Larue pour assister avec Jacques Benchitrit à la commémoration de la rafle du vel d’hiv.
C’est une page sombre de l’histoire de notre pays qui s’est déroulée le 16 juillet 1942. Sur ordre de l’État de Vichy qui collaborait avec l’ennemi, 7 000 policiers et gendarmes français ont arrêté des Juifs étrangers ou apatrides réfugiés en France.
Le lendemain, le nombre des arrestations dans Paris et la banlieue dépassait 13 000, dont plus de 4 000 enfants. Moins de cent personnes, dont aucun enfant, survécurent à la déportation qui suivit.
Cette rafle représente à elle seule plus du quart des 42 000 Juifs envoyés de France à Auschwitz cette année-là, dont seuls 811 reviendront chez eux après la fin de la guerre.
C’est en mémoire de la rafle que le 16 juillet a été choisi en 1993 pour instituer la « journée nationale à la mémoire des victimes des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite « gouvernement de l’État français » (1940-1944) ». En 2000, elle est devenue la « journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes parmi les nations ». En dépit des ordres reçus, en zone libre comme en zone occupée, plusieurs milliers de Français laïcs et religieux et de toutes conditions sociales ont en effet sauvé des Juifs en n’exécutant pas les lois du Régime de Vichy et les exigences des autorités allemandes.