J’ai assisté dimanche après-midi, avec Fabrice Lardé, adjoint au maire, à une lecture publique organisée par Roland Ghnassia au centre communautaire de Thiais.

Il était mis en scène une lecture à deux voix de l’ouvrage « Inconnu à cette adresse », adaptée du chef d’œuvre de Kathrine Kressman Taylon, prémonitoire et écrit en 1938 : correspondance épistolaire fictive étalée du 12 novembre 1932 au 3 mars 1934 entre deux très bons amis allemands, Martin Schulse et Max Eisenstein, d’origine juive, associés de longue date à San Francisco dans une affaire prospère de commerce de tableaux. En 1933, Martin retourne vivre à Munich et échange avec son ami et associé. Il se laisse séduire par les thèses nazies, devenant progressivement un responsable du parti. Quand la sœur du second est poursuivie par les SA, Martin Schulse refuse de l’aider et elle est tuée. Par vengeance, son ancien ami choisit d’écrire des lettres codées laissant entendre une collusion entre le sympathisant nazi et des juifs. Ces lettres aboutiront jusqu’à un retour de courrier « inconnu à cette adresse », annonçant l’arrestation et sans doute la mort de l’allemand.

Ce spectacle nous fait ainsi réfléchir sur le sens de l’amitié et l’épisode douloureux de l’Allemagne nazie. Je remercie l’équipe du centre communautaire pour cette adaptation qui nous fait revivre ce moment important de l’Histoire.